Le temps est à la colère. Minorisés et minorités défilent, cassent, chantent : ça suffit ! Time’s up! Comme si les énergies du thymos grec cherchaient à lier rage et force de transformation, furie et fierté de soi. Malgré Sénèque qui dit : « Luttez contre vous-même. Qui ne peut vaincre la colère est à demi vaincu par elle. » Avec Audre Lorde qui dit : « Ma peur de la colère ne m’a jamais rien appris. Elle ne vous apprendra rien non plus. » Mais quel est le bon usage de cette émotion, peut-être la plus inquiétante et la plus humaine de toutes ?
Au Pavillon Sicli, Michèle Pralong, Rudy Decelière, Sylvie Kleiber et Victor Roy travaillent cette passion par la tension, par la voix, par le rythme. Ils inscrivent une installation sonore et visuelle dans l’enveloppe du bâtiment, invitent l’Ensemble Contrechamps à jouer un Dies irae de Galina Ustvolskaya et cherchent un récit performatif avec cinq comédiens. Soulèvements.

Now is a time for anger. Minorities and those who have been sidelined march, breaking things and chanting, “What time is it? Time’s up!” As if the energies of the Greek thymos sought to link together rage and transformational force, fury and pride in oneself. Seneca said “Do battle with yourself. If you have the will to conquer anger, it cannot conquer you,” and Audre Lorde wrote “My fear of anger taught me nothing. Your fear of that anger will teach you nothing, also.” So what is the right use of that emotion, maybe the most disturbing and human of all?
In Sicli, Michèle Pralong, Rudy Decelière, Sylvie Kleiber and Victor Roy work on this passion with tension, voice and rhythm. They create a sound and visual installation inside the building, invite the Ensemble Contrechamps to play Galina Ustvolskaya’s Dies Irae and draw up a performative narrative with five actors. Rise up!

Télécharger la feuille de salle